lundi , 20 octobre 2025

Éditorial

Depuis l’émergence de l’idée d’une interaction entre les neurosciences et l’IA, des recherches sur le sujet n’ont cessé de se développer, marquant des progrès significatifs ces dernières années.

Face à l’explosion des données cérébrales, issues de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), de l’électroencéphalogramme (EEG), de magnéto-encéphalogramme (MEG) ou des autres interfaces cerveau-machine, l’IA s’impose comme un levier indispensable : elle analyse des flux complexes, détecte des modèles invisibles à l’œil humain et ouvre des perspectives sans précédent dans la santé, l’éducation, le travail ou la défense. Mais cette puissance soulève une question centrale : jusqu’où peut-on explorer l’esprit humain sans compromettre sa liberté ? Ainsi Les neuro-technologies soulèvent d’importantes questions éthiques

Les avancées conjointes des neurosciences et de l’intelligence artificielle (IA) ouvrent la voie à des neuro-technologies capables de surveiller, d’analyser, voire d’influencer l’activité cérébrale humaine. Ces technologies, autrefois limitées aux laboratoires, deviennent de plus en plus accessibles au grand public, avec des dispositifs portables comme les bandeaux EEG, propulsés par l’IA.

Le marché mondial des neuro-technologies croît rapidement, avec des applications variées dans la santé, le travail, les transports et même le bien-être personnel. Des entreprises, comme Wenco International Mining Systems, utilisent déjà ces outils pour détecter la fatigue ou surveiller la concentration des employés en temps réel. D’ailleurs, selon l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA), les erreurs humaines liées à la fatigue augmentent les risques d’accidents de 62 %.

La collecte massive de données cérébrales (“Brain Data”) et le développement d’Interfaces Cerveau-Ordinateur ou ‘’ Brain-Computer Interfaces’’ (BCI) posent des défis en matière de vie privée, de manipulation mentale et de discrimination. Face à cette réalité, des initiatives émergent, notamment les neuro-droits proposés par le neuroscientifique Rafael Yuste, visant à protéger les individus contre les dérives de ces technologies.

Enfin, l’UNESCO a initié une réflexion internationale pour établir un cadre éthique global. Car si ces innovations promettent de révolutionner notre rapport au cerveau, elles exigent une vigilance absolue afin d’en encadrer les usages et de préserver les libertés individuelles. Déjà certains ont mis en place une régulation du neuro-marketing qui est un marketing qui nous pousse à prendre des décisions d’achat d’une manière inconsciente.

Par ailleurs, mes implications dans diverses missions auprès d’instances nationales et internationales commencent à peser largement sur une grande partie de ma disponibilité qui compromet sereinement mes préparations, mes entretiens et mes rédactions ; d’autre part, suite à notre sondage interne relatif à la lecture de nos contenus, nous avons décidé de nous adapter à cette situation qui touche tous les sites et toutes les plateformes où l’offre phénoménale que propose internet est de plus en plus chronophage et redondante. C’est pour toutes ces raisons que, dorénavant, nous offrons à nos lecteurs des contenus originaux et percutants tout en réduisant la fréquence d’apparition de LTE Magazine ainsi que le temps de lecture de nos articles et celui de visionnage de nos vidéos.  Ainsi, dans ce numéro, un seul article traitera efficacement du thème de l’interaction entre les neurosciences et l’IA.

Dans la tribune libre, Ata-Ilah Khaouja reviendra sur la pédagogie à l’ère de l’IA. Dans cet article Ata-Ilah établit un parallèle entre la pédagogie antique et moderne à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle. Il montre que, malgré l’évolution des outils, l’essence de la pédagogie « conduire vers le savoir » demeure inchangée. Dans l’Antiquité grecque, le pédagogue était un esclave accompagnant physiquement l’élève. Aujourd’hui, ce rôle est assumé par les outils numériques et l’IA, considérés comme les nouveaux « guides-obéissants ». Les apprenants sont désormais conduits virtuellement vers le savoir, avec une rapidité inédite.

Dans la rubrique TIC/IA on vous propose un entretien exclusif avec M. Vincent Rijmen, professeur à la KU Leuven (Belgique) et à l’Université de Bergen (Norvège), éminente figure de la cryptographie contemporaine et co-concepteur de l’algorithme AES, aujourd’hui standard mondial du chiffrement des données.

Et bien évidemment d’autres informations enrichissantes en lien avec le dossier du mois, sont abordées dans les rubriques (évènements, médiathèque…).

Ahmed Khaouja expert de l’UIT.

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